Enseigner et transmettre l’archive numérique : un exemple dans une licence de sciences humaines
¶ 1 Laisser un commentaire sur le paragraphe 1 0 J’ai touché mon premier « vrai » document d’archives en 2005, en licence, à l’occasion de la préparation d’un mini-mémoire de recherche, consacré aux crises démographiques de la fin du XVIIe siècle dans deux paroisses de la Haute-Savoie. Lire Le goût de l’archive d’Arlette Farge faisait partie intégrante de la formation aux documents anciens, avant de se lancer, bille en tête, à la recherche de sources. Le bâtiment neuf des archives départementales de la Haute-Savoie n’a rien de comparable avec l’atmosphère surannée dégagée par ceux de la Bibliothèque de l’Arsenal ou des Archives nationales qu’elle décrit. Mais on la rejoint facilement quand elle raconte le contact des si précieux documents, les hasards des grandes et petites découvertes quotidiennes, la solitude devant la masse de travail qui arrive. La formation, c’est aussi le début de nos propres dépouillements d’apprenti historien. On repense aux heures qu’A. Farge a passées à ouvrir, déchiffrer et retranscrire la documentation du XVIIIe s. à Bibliothèque de l’Arsenal[1]Arlette Farge. Le goût de l’archive. Point Histoire. Seuil, 1989, p. 71..
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Mais depuis, la société s’est numérisée. Le monde de l’archive n’y a pas échappé. De nombreux fonds anciens ont été mis en ligne et de nouveaux types de documents, eux nativement numériques issus le plus souvent du Web ou des médias audiovisuels, deviennent autant de sources pour la recherche.
Alors la pratique archivistique évolue, le travail du chercheur également. Les étudiants d’aujourd’hui sont de futurs utilisateurs de l’archive numérique. Chercheurs, passionnés, ou simples curieux ils pourront se promener à travers les corpus, les collections, les données à leur disposition.
Enseigner l’archive, sans évoquer l’archive numérique ne paraît donc plus suffisant. Il faut maintenant offrir aux étudiants un panorama général du monde de l’archive en rapprochant la pratique des documents anciens à l’ensemble des évolutions numériques qui touche la recherche en sciences humaines.
¶ 3 Laisser un commentaire sur le paragraphe 3 4 J’aborderai ici la question de l’enseignement de l’archive numérique, dans une le cadre d’une licence de sciences humaines pluridisciplinaire. Après avoir décrit le contexte de cet enseignement, j’évoquerai les points à maîtriser avant d’aborder l’archive numérique. Enfin j’expliquerai ma démarche, ses différentes étapes et quelques exemples de travaux qui ont permis aux étudiants de s’approprier l’archive numérique.
Une formation pluridisciplinaire
¶ 4 Laisser un commentaire sur le paragraphe 4 0 Ouverte en 2015, la licence dite « sciences humaines appliquées » s’est fixée pour objectif d’offrir des méthodes et outils de réflexion, permettant l’analyse des grands enjeux de notre société. Les sciences humaines s’entendent ici appliquées « à la compréhension du monde contemporain ». Cette formation pluridisciplinaire prend ainsi essentiellement appui sur les méthodes de la philosophie, de la géographie et de l’histoire. Par la suite, le droit, puis l’économie viennent élargir le spectre d’analyse. Les langues occupent également une place importante (deux langues sont obligatoires) et un enseignement par semestre est dispensé en anglais. C’est au total un dispositif général et très ouvert, qui permet de s’approprier les méthodes de pensée de chaque discipline. Mais cette transdisciplinarité permet surtout de croiser et transférer les compétences acquises entre les disciplines et ainsi former solidement les étudiants à l’esprit critique et de synthèse.
¶ 5 Laisser un commentaire sur le paragraphe 5 0 Aux enseignements fondamentaux s’ajoutent, tout au long des trois années, des cours plus techniques, comme la communication orale, l’informatique appliqué ou encore l’information scientifique et technique (IST). C’est dans le cadre de ce dernier cours technique qu’un semestre est consacré à la découverte de l’archive numérique.
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Le volume horaire de l’enseignement en IST est de 12 heures par semestre, en première et deuxième années. Le cours alterne les séquences d’enseignements et de pratiques avec pour objectif la compréhension des outils et des sources de la recherche, leur utilisation et leurs applications, mais également l’environnement technologique dans lequel un chercheur en sciences humaines évolue.
Cela commence au premier semestre par l’évocation des questions de la documentation et des publications. On revient alors sur les bibliothèques, la documentation scientifique et sa définition (édition, évaluation…). Le deuxième s’intéresse aux contextes d’utilisation de cette documentation (droit d’auteur, plagiat, citation…), à travers la découverte de la contribution à l’encyclopédie Wikipedia. Le troisième semestre est consacré aux archives. Enfin lors du quatrième, en parallèle avec l’enseignement de philosophie qui s’intéresse à la société de contrôle, c’est la problématique éminemment actuelle de la donnée, sous toutes ses formes (production des données, utilisation et mésusages des big data, données de la recherche , protection des données…) qui est au programme.
Le contenu est large et dense, mais général. C’est en accord avec l’objectif transdisciplinaire et ouvert de la formation.
Aborder l’archive numérique : quelques notions préalables
¶ 7 Laisser un commentaire sur le paragraphe 7 0 Avant de rentrer dans le vif du sujet et pouvoir utiliser opportunément les outils, il semble important de disposer de quelques notions technologiques et méthodologiques. Et avant d’aborder l’aspect numérique de l’archive, un détour par les pratiques générales de l’archivistique paraît indiqué.
Prérequis technologiques
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Pour aborder l’archive numérique il est nécessaire de comprendre l’environnement technologique dans lequel l’utilisateur de l’archive évolue. Tout ceci est au programme des deux premiers semestres. À l’heure de la toute puissance des smartphones et de leurs applications, il faut revenir sur les concepts et outils techniques dont on a besoin pour aborder puis utiliser l’archive. Ainsi, reprendre l’histoire du Web est nécessaire pour comprendre l’intérêt (et la complexité !) de son archivage. De la même manière, la notion de « navigateur », un outil pourtant utilisé au quotidien sans être nommé, mérite souvent d’être précisée, tant l’outil est capital pour la consultation des documents. Enfin, comprendre le principe de structuration et de hiérarchie de l’information dans le monde numérique est essentiel. L’apprentissage de l’utilisation d’un outil de gestion de références comme Zotero permet d’aborder très efficacement ces éléments . Une bibliographie est classée, structurée, hiérarchisée, à l’image de ce que sont tous les dépôts d’archives.
La bonne connaissance de l’environnement numérique de la recherche et des possibilités qu’il offre, est un préalable important pour ensuite explorer les sources, les exploiter, les découvrir.
La notion de source
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La seconde étape est de revenir sur le concept de source, en particulier comme l’entend la discipline historique. L’utilisation de nombreux exemples, complète ce qui est vu lors des TD disciplinaires. L’extrait de registre paroissial (ou d’état civil), est d’accès facile du point de vue technique, comme méthodologique. Il permet d’expliquer simplement l’utilisation des actes dans la conception de courbes ou de graphique et ainsi de montrer comment ce petit bout d’archive, correctement exploité, sert de base à la recherche. On découvre alors l’accès aux registres via les sites d’archives départementales et on montre facilement comment tracer la courbe des sépultures d’un village de l’Isère pendant la famine de 1693-94.
Une fois la notion de source reprise, il faut en montrer l’application dans les travaux scientifiques. Il faut pour cela lire et décortiquer des articles. La démographie historique est aussi un bon vecteur pour expliquer la méthode. En regardant l’étude de Cristina Munno à propos d’une crise en 1740 à Charleville[2]Cristina Munno, « La crise démographique de 1740 à Charleville », Histoire & mesure, vol. XXVIII-2, 2013. consulté le 23 mai 2018. URL : https://journals.openedition.org/histoiremesure/4799. on peut facilement remonter aux sources et comprendre la construction des courbes (comme celle de l’accroissement naturel, fig. 2 de l’article). Les archives utilisées sont disponibles en ligne. Il ne faut quelques secondes pour retrouver un des documents[3]Ici, AD08, Charleville 1696-1772 EDEPOT/CHARLEVILLE/GG 81. sur le site des archives départementales des Ardennes et ainsi faire le lien entre l’archive numérique et son utilisation par la recherche.
Comprendre les archives
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Enfin, dans la transmission du goût de l’archive numérique, le préalable essentiel repose sur la compréhension de quelques éléments d’archivistiques. Appréhender l’archive numérique, c’est connaître ce qui l’a précédé. Une part non négligeable de l’enseignement est dédiée à ces aspects généraux, et, peut-être malheureusement, très classiques. Pour en comprendre le contexte, il faut d’abord s’arrêter sur l’historique de la conservation des documents et de leur transmission depuis l’Antiquité[4]Un chapitre très utile est consacré à cette histoire dans Bruno Galland. Les archives. Que sais-je ? Presses Universitaires de France, 2016.. Ensuite, c’est le cadre global de l’archivage en France, les différents dépôts, leur prérogatives de conservation et leurs missions qui doivent être abordés. On revient sur les notions de classement, d’âge, d’inventaire et d’instrument de recherche sans lesquels il n’y a pas d’accès aux documents, donc pas d’archive du tout. On découvre alors quelques instruments de recherches et inventaires consultables en ligne comme ceux disponibles en Isère comme par exemple les séries M et W (administration générale et économie du département). L’archive numérique, c’est aussi préparer une partie du travail hors les mûrs.
Ces notions, abordées en amont, permettent de se consacrer entièrement à la question des archives numériques.
Découvrir l’archive numérique
¶ 11 Laisser un commentaire sur le paragraphe 11 1 Cela se passe en deux étapes. Une partie « magistrale » où les propos sont généraux et font le point sur les grands thèmes en les mettant en regard de la recherche. Puis les étudiants présentent leurs travaux et les outils qu’ils ont utilisés. C’est la partie la plus importante, celle où l’utilisateur s’approprie l’archive numérique.
Présenter les archives numériques
¶ 12 Laisser un commentaire sur le paragraphe 12 1 Deux aspects semblent important pour présenter les archives numériques. Il faut dans un premier temps présenter les sources nouvelles qui sont maintenant à la disposition de la recherche, puis insister sur les possibilités techniques offertes par les nouveaux outils.
Nouvelles sources
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Aborder l’archive numérique, c’est d’abord présenter les sources anciennes numérisées, ou en cours de numérisation et revenir sur les enjeux et la genèse de ces projets. Après un historique de la notion de numérisation en archive, l’utilisation de plusieurs exemples permet de présenter bon nombre de documents issus de diverses collections municipales, départementales ou de Gallica. Ici encore, il est confortable de commencer par la présentation d’un registre d’état civil, car les exemples sont nombreux, facilement accessibles et lisibles. Sur Gallica, les livres de recettes et ouvrages culinaires anciens sont également de bons exemples. L’intérêt pour l’histoire de la gastronomie permet de montrer quelques exemples de travaux utilisant des ressources disponibles en ligne. Dans un article de 2014, Perrine Mane, utilise par exemple régulièrement le Viandier ou le Ménagier de Paris dont plusieurs éditions sont disponibles en ligne. Sont aussi évoqués des outils comme les bases Archives et Manuscrits de la BnF en explorant les fonds numérisés des départements de la bibliothèques ou Enluminures en accédant, grâce à la recherche guidée, aux manuscrits numérisés et conservés à Grenoble et à leurs notices.
Ensuite, c’est l’archive du patrimoine scientifique qui est abordée. Le contexte historique des projets de numérisations des périodiques (et les évocations de Jstor, Dieper, Euromm, Numdam, …) laisse la place à l’étude détaillée du portail Persée. La base est présentée comme une bibliothèque. Une bibliothèque, numérique, où l’on peut, selon ses besoins, effectuer une recherche très précise ou se promener entre les rayonnages et découvrir au gré de ses pérégrinations tel ou tel article, de telle ou telle revue. Transmettre le goût de l’archive numérique, c’est ainsi susciter la curiosité, faire découvrir des documents à travers la balade, nonchalante, dans un dépôt virtuel.
Enfin, tous ces exemples permettent de définir et illustrer le concept de corpus, et son application dans le contexte des archives numériques.
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L’archive nativement numérique est étudiée dans un second temps, à travers les archives audiovisuelles et celles du Web. Cela commence avec les exemples de fonds audiovisuels collectés par les Archives nationales depuis les années 1980 : témoignages de la Seconde Guerre, grands procès, campagnes publicitaires ministérielles diverses. C’est l’occasion de faire des liens avec la recherche, et de montrer quelques travaux utilisant ces sources. Le rôle de l’Ina est rapidement évoqué (mais c’est l’objet d’un travail de groupe). Étudier l’archive audiovisuelle c’est aussi l’occasion de présenter des outils comme la Phonothèque de la MMSH d’Aix-en-Provence. Là aussi les enregistrements de témoignages, de récits, deviennent autant de sources pour l’histoire, la sociologie, l’ethnographie… ou simplement pour la curiosité… les quelques recettes de cuisine orales disponibles en ligne, en sont un bon exemple[5]La découverte du patrimoine culinaire fait l’objet d’une chronique régulière sur le carnet. !
Enfin c’est le Web et l’organisation de sa conservation qui permettent de conclure cette (trop) rapide typologie. D’Internet Archive à la loi Davdsi, il convient de montrer ici la complexité de l’archivage des sites et de leurs données. De la stabilisation à la notion de patrimonialisation, il faut faire appel à de nombreux exemples techniques pour faire émerger la notion de « documents du web[6]Voir sur ce concept Sophie Gebeil, « Quand l’historien rencontre les archives du Web », Revue de la BNF, vol. 53-2, 2016, p. 185-191. » et les enjeux liés à ce type de conservation. Les sites ministériels disposent ainsi des archives de leur versions successives. Grâce à la page d’archives du site du Gouvernement on accède aux premiers sites Web de Matignon. De la même manière, en remontant le temps avec Internet Archive, on constate les évolution très rapides des sites Web, et la difficulté de figer des contenus et de les rendre accessible. Là aussi, les sites bien connus des étudiants comme ceux de leurs universités peuvent servir de support.
Nouvelles techniques
¶ 15 Laisser un commentaire sur le paragraphe 15 1 Découvrir l’archive numérique, c’est aussi comprendre les techniques qui permettent de l’exploiter.
La notion de structure
¶ 16 Laisser un commentaire sur le paragraphe 16 3 En archivage numérique plus qu’ailleurs, tout n’est que structure. Les inventaires sont structurés, les documents sont aussi. Si dans ce contexte il n’est pas nécessaire de maîtriser un langage à balise comme XML, il semble important d’en comprendre l’intérêt et l’enjeu. Il s’agit alors de montrer que tout document peut être structuré, selon la granularité que l’on a choisi, et que tout peut ainsi être décrit : le document, ses paragraphes et même ses mots, le tout dans un même langage, utilisé par toute la communauté[7]Sur le principe et l’intérêt de la structuration des documents voir Aurèle Crasson, « Archives manuscrites littéraires : l’apport du numérique pour l’édition et la recherche … Continue reading Plusieurs exemples peuvent être utilisés. Les archives numériques de la Révolution française permettent de montrer la transcription structurée (et simple) d’un dialogue à la Convention et l’utilisation des balises. Par exemple :
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La bibliothèque Elec (Éditions en ligne de l’École des chartes), de l’École des chartes met à disposition plus de 30 documents retranscrits et encodés. L’édition numérique de ces archives permet la consultation et l’exploitation plus précise des sources. Ainsi, les registres du notaire royale Pierre Christofle ont été retranscrits puis les contenus indexés[8]Le projet et les documents sont disponibles sur https://elec.enc.sorbonne.fr/christofle. On peut maintenant naviguer dans les actes grâce à des index de lieux, de personnes, et de types d’actes.
Les inventaires sont également organisés de manière très précise. Là aussi il est facile de montrer un exemple d’inventaire répondant à la norme EAD. Dans la salle des inventaires virtuelle, les Archives nationales permettent de télécharger les données au format XML. On remarque bien la hiérarchie des informations, et on peut aisément comparer le contenu de l’inventaire disponible en ligne ou en PDF avec la version structurée de ce dernier. Par exemple, pour ce document, concernant l’Empl. de l’ancienne porte du TEMPLE, des fossés et remparts de la ville[9]AN N/III/Seine/424. nous disposons de l’inventaire en ligne et de l’inventaire structuré suivant (extrait).
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Les informations sont codées entre des balises spécifiques puis restituées à l’écran dans les champs correspondants. Ici, entre les balises physdesc et /physdesc on retrouve la description matérielle du document et du support.
La notion de métadonnée est alors introduite et avec elle les idées de normalisation, d’identification, et d’échanges des données.
L’utilisation des plateformes
¶ 21 Laisser un commentaire sur le paragraphe 21 1 La structure permet d’utiliser des outils. Des documents et inventaires bien structurés peuvent ainsi être correctement indexés. Le voyage de la donnée de l’inventaire jusqu’à son moissonnage, montre à quel point le respect de la structure compte. C’est l’occasion de revenir sur l’intérêt d’outils et de plateforme comme Isidore et ses fonctions de recherche et d’exploration sur quelques fonds d’archives numériques. Cette exploration serait impossible sans les informations structurées importées dans la base de données. Grâce au filtre données de recherche combiné par exemple, avec celui de manuscrits, la balade dans les collections de grandes institutions commence… la découverte avec elle. On pourrait multiplier les exemples, tant les sources sont nombreuses : bibliothèque numérique patrimoniale de l’École nationale des ponts et chaussées, bibliothèque municipale de Besançon, collections numérisées de la bibliothèque de l’INHA, e-codices, la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse…
Quelques travaux de groupe
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L’objectif des travaux de groupe est la découverte « concrète » de l’archive. Les étudiants doivent alors sélectionner les documents, s’en emparer et les exploiter. À l’issue des restitutions, il est demandé aux groupes de prévoir un temps d’explication méthodologique. Il s’agit pour eux de présenter l’outil qui a permis leur étude, son accès, et quelques éléments d’utilisation.
Alors quels travaux ont permis de décrire quels outils[10]L’essentiel des sujets et exemples des travaux de groupe nous ont été soufflés par les collègues, notamment via le réseau Twitter, et il nous est agréable de les remercier ! ?
La revue de presse
¶ 23 Laisser un commentaire sur le paragraphe 23 3 Pour cet exercice il faut choisir une date, par exemple au début du XXe siècle. L’exercice est alors de réaliser une revue de la presse publiée ce jour là. Un cadre doit être respecté, celui de la présentation radio. La revue de presse de France Inter sert de modèle. La radio impose des contraintes. La gestion du temps impose la synthèse et la sélection de l’information mais sans être incomplet ni caricatural. Des relances périodiques mettent l’accent sur un élément d’information et lancent les sujets suivants. Des étudiantes ont joué le jeu au point d’ajouter des jingles lors de leur présentation. À l’issue de l’exposé, les outils sont présentés en détails : le site de presse de Gallica, Retronews, ou le portail Lectura en montrant comment accéder aux journaux, aux articles, trier, chercher… découvrir… !
L’itinéraire d’un soldat
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L’objectif est de reconstituer le parcours de vie d’un soldat de la Première Guerre mondiale.
La présentation est ici une mini biographie, légèrement romancée et rédigée d’un acteur de la Guerre. On tente alors, à travers les quelques sources de comprendre l’origine géographique et familiale du soldat, ses activités professionnelles et son parcours militaire. Les sources, présentées au cours du compte-rendu, sont ensuite examinée dans leur outil de consultation. Ont ainsi été expliquées les sites Mémoire des hommes et toutes ses données, des registres d’état civil, des registres militaires, les données sur les prisonniers dans les archives du CICR. Les étudiants intéressés par leur propre généalogie se sont montrés plus sensibles à ce sujet. Nul doute que le même exercice sera reproduit à la maison avec un oncle ou un grand-père comme objet de recherche principal.
Archiver les territoires
¶ 25 Laisser un commentaire sur le paragraphe 25 0 Enfin, un groupe a travaillé sur l’archive de la représentation des territoires et de la cartographie. L’exercice consiste en l’analyse et la comparaison des différentes représentations d’un espace donné, et la démonstration d’accès aux données. La topographie, les routes, les parcelles cadastrales, sont autant de méthodes et de points de vue de représentations de l’espace, pour lesquels on dispose maintenant d’un imposant corpus et qui, chacun peuvent ouvrir des champs de recherche. Ce sont les outils de l’IGN comme Geoportail et Remonter le temps, et des cadastres numérisés (par exemple les plans numérisés par les archives départementales de l’Ain) qui ont été présentés.
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L’immersion des étudiants dans les dépôts et documents numériques leur permet de découvrir ces ressources. Plus que la présentation qui se veut le plus ludique possible, la partie démonstration est essentielle. Elle permet le partage de la découverte, entre étudiants, sans intervention de l’enseignant. Les sensibilités sont différentes, les démonstrations aussi.
Transmettre le goût de l’archive numérique c’est ici laisser les utilisateurs expliquer leurs pratiques, leurs difficultés, leurs surprises et surtout leurs découvertes. C’est laisser aux autres la possibilité et le temps de se l’approprier.
Références
↑1 | Arlette Farge. Le goût de l’archive. Point Histoire. Seuil, 1989, p. 71. |
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↑2 | Cristina Munno, « La crise démographique de 1740 à Charleville », Histoire & mesure, vol. XXVIII-2, 2013. consulté le 23 mai 2018. URL : https://journals.openedition.org/histoiremesure/4799. |
↑3 | Ici, AD08, Charleville 1696-1772 EDEPOT/CHARLEVILLE/GG 81. |
↑4 | Un chapitre très utile est consacré à cette histoire dans Bruno Galland. Les archives. Que sais-je ? Presses Universitaires de France, 2016. |
↑5 | La découverte du patrimoine culinaire fait l’objet d’une chronique régulière sur le carnet. |
↑6 | Voir sur ce concept Sophie Gebeil, « Quand l’historien rencontre les archives du Web », Revue de la BNF, vol. 53-2, 2016, p. 185-191. |
↑7 | Sur le principe et l’intérêt de la structuration des documents voir Aurèle Crasson, « Archives manuscrites littéraires : l’apport du numérique pour l’édition et la recherche scientifique », Genesis, 30, 2010, p. 43-47. URL : https://journals.openedition.org/genesis/112 |
↑8 | Le projet et les documents sont disponibles sur https://elec.enc.sorbonne.fr/christofle |
↑9 | AN N/III/Seine/424. |
↑10 | L’essentiel des sujets et exemples des travaux de groupe nous ont été soufflés par les collègues, notamment via le réseau Twitter, et il nous est agréable de les remercier ! |
[Sur Gallica, les livres de recettes et ouvrages culinaires anciens sont également de bons exemples. L’intérêt pour l’histoire de la gastronomie5)Voir par exemple le 138e congrès du CTHS en 2013. jQuery(« #footnote_plugin_tooltip_5 »).tooltip({ tip: « #footnote_plugin_tooltip_text_5 », tipClass: « footnote_tooltip », effect: « fade », fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: « top right », relative: true, offset: [10, 10] }); permet de montrer quelques exemples de travaux utilisant des ressources disponibles en ligne. Dans un article de 20146]
plutôt que d’utiliser les notes, il serait préférable de numériquer ce paragraphe ?