La salle de lecture, hors du temps et de l’espace ?
¶ 1 Laisser un commentaire sur le paragraphe 1 2 Les sièges occupés des salles de lecture d’Archives le sont par des « lecteurs », souvent équipés d’ordinateurs portables quand certains ne viennent pas avec un matériel complet de photographe pour réaliser eux-mêmes leurs prises de vue. Le bruissement des pages tournées alterne avec le tapotement caractéristique des doigts sur les claviers, les lecteurs se lèvent pour prendre en photo des documents voire, quand on les laisse faire, montent sur leur chaise afin de capturer de grands formats.
¶ 2 Laisser un commentaire sur le paragraphe 2 0 Lors des consultations, le rapport des lecteurs aux documents a grandement évolué (que cela soit par le grand public ou pour les historiens). Ces derniers se déplacent-ils aux Archives (venant parfois de loin) afin d’être au contact avec les documents, pour les lire ou bien les photographier ?
¶ 3 Laisser un commentaire sur le paragraphe 3 0 N’y a t-il pas une forme d’avidité à vouloir photographier un maximum de documents et liasses, dans leur intégralité et en un temps record, alors qu’auparavant il était nécessaire d’opérer des sélections plus drastiques dans les corpus à dépouiller ? Que deviendront ces milliers d’images pour l’historien une fois retourné à son bureau ?
¶ 4 Laisser un commentaire sur le paragraphe 4 0 La consultation des archives serait-elle devenue une activité qui doit être rentable et rentabilisée ? Quels sont les traitements techniques et humains possibles a posteriori au vu des masses ?
¶ 5 Laisser un commentaire sur le paragraphe 5 2 Les salles de lecture étaient souvent vues comme des espaces hors du temps, offrant une parenthèse dans les autres tâches des chercheurs (enseignement, travail administratif, rédaction, colloques). Ce lieu ne serait-il aujourd’hui qu’un espace de production de corpus à traiter de façon asynchrone ?
¶ 6 Laisser un commentaire sur le paragraphe 6 1 Ces nouvelles pratiques doivent questionner le rôle des archivistes. Il faut sans doute repenser les services que nous apportons aux lecteurs qu’ils soient historiens ou non. Les Archives ont souvent une technicité en termes de numérisation à faire valoir auprès de leur public. Les espaces et équipements sont également, sans aucun doute, à repenser.
Captation et appropriation
¶ 7 Laisser un commentaire sur le paragraphe 7 0 Les sujets d’études des historiens les amènent souvent à consulter des archives conservées loin de leur lieu de résidence et de travail. L’accès à distance aux instruments de recherche leur permet d’avoir une meilleure connaissance des fonds susceptibles de nourrir leur recherche, mais ne se substitue évidemment pas à la consultation des archives.
¶ 8 Laisser un commentaire sur le paragraphe 8 0 Il est fréquent d’accueillir en salle des chercheurs français ou étrangers se déplaçant une ou deux semaines afin d’accéder à nos fonds.
¶ 9 Laisser un commentaire sur le paragraphe 9 1 Dès lors se joue pour ces chercheurs une sorte de contre-la-montre afin de repartir avec un maximum de photos de documents stockées sur leur disque dur. Parfois, les fonds ont été repérés en amont et les cotes peuvent être rapidement commandées. Toutefois, il arrive aussi que par manque de préparation le chercheur ressente une frustration à débuter son travail par plusieurs heures de consultation d’instruments de recherche.
¶ 10 Laisser un commentaire sur le paragraphe 10 1 Cette première étape franchie, voici le temps de la commande des cotes. Une fois les boîtes d’archives disponibles, contrairement à leurs aînés les chercheurs ne prennent plus vraiment le temps de dépouiller les documents. Cette première approche sensorielle et visuelle avec les liasses, dossiers ou fichiers qui constituait un réel moment d’appréhension de la matière qui va délivrer ses informations. La présence en salle devant être optimisée, le plan de travail est alors préparé afin de lancer comme une chaîne de traitement de numérisation et non d’exploration du contenu matériel comme informationnel des boîtes d’archives.
¶ 11 Laisser un commentaire sur le paragraphe 11 0 Le travail de sélection, de tri puis de lecture approfondie des archives utiles au traitement du sujet de recherche ne sera réalisé que dans un second temps. De façon asynchrone pourrait-on dire.
¶ 12 Laisser un commentaire sur le paragraphe 12 0 Ce travail de prise de vue sans lecture réelle des documents crée une distance avec le sujet et l’objet que sont les archives. En tant qu’archiviste, il n’était pas rare d’être interpellé par un lecteur venant de découvrir un élément important voire fondamental pour ses recherches. Ou encore de pouvoir apporter des précisions sur le contexte de constitution du fonds, pourquoi tel document se trouve ici sans raison apparente ou à l’inverse pourquoi des manques existent dans une collection de dossiers sériels par exemple.
¶ 13 Laisser un commentaire sur le paragraphe 13 0 Bien entendu il est important de relativiser ces pratiques. Il reste encore de nombreux usagers des Archives en demande de ce type de médiation de la part des archivistes. Cependant le recours à la photographie numérique de documents, que cela soit de manière ponctuelle ou systématique, est de plus en plus courant.
¶ 14 Laisser un commentaire sur le paragraphe 14 0 Ce travail de prise de vue est souvent répétitif et mécanique. Les liasses et les boîtes d’archives s’enchaînent les unes après les autres dans une logique de production et de rendement compte tenu du temps contraint dont dispose le lecteur (en raison d’une faible disponibilité des chercheurs mais aussi par des plages d’ouverture des services d’archives potentiellement limitées).
¶ 15 Laisser un commentaire sur le paragraphe 15 0 L’un des corollaires de la mise à disposition en ligne de grandes masses de documents d’archives a été une diminution importante de la consultation d’originaux en salle. Ceci causant de fait une réflexion sur une réduction des plages d’ouverture des salles de consultation (horaires d’ouverture limités ou bien ciblés sur certains jours de la semaine). Dans ce cas, la volonté d’optimisation en amont de la venue en centre d’archives ne sera que plus grande.
¶ 16 Laisser un commentaire sur le paragraphe 16 1 Nous voyons donc que si auparavant nos salles de lecture, de par leur silence et la présence longue des chercheurs, constituaient un espace non assujetti aux règles de temps, elles sont aujourd’hui soumises aux contraintes extérieures de la société.
Hors les murs, nouvelle temporalité de traitement
¶ 18 Laisser un commentaire sur le paragraphe 18 0 Depuis longtemps, lors du dépouillement d’archives, les historiens ont adopté une méthodologie pour en retirer les informations essentielles à leurs recherches et pour compiler les éléments de citation de leurs sources. Le possible retour à la source est fondamental dans la recherche historique : comment maintenir cette exigence dans le cadre de travaux rédigés à partir de copies numériques alors même que celles-ci sont extraites de leur contexte et portent des noms sans signification autre que les numéros en série attribués par les boîtiers d’appareils photos ?
¶ 19 Laisser un commentaire sur le paragraphe 19 0 Ces nouveaux usages ont entraîné des réflexions méthodologiques et pratiques. Comme évoqué plus haut, au moment de la prise de vue le lecteur a mis en place des solutions pour « industrialiser » au plus ce travail fastidieux. En parallèle de ce dispositif matériel, la gestion des fichiers numériques doit être rigoureuse.
¶ 20 Laisser un commentaire sur le paragraphe 20 0 Les solutions sont variées. Certains utilisateurs vont prendre en photo en début de chaque document d’archives un post-it indiquant leur cote. Charge à lui de regrouper plus tard ses images dans des dossiers cohérents par liasse et cote. D’autres tiennent des fichiers de concordance entre copies numériques et références archivistiques. Ceci reste donc affaire de méthodologie et de rigueur, mais aussi de maîtrise d’outils numériques.
¶ 21 Laisser un commentaire sur le paragraphe 21 1 Rapportant à son bureau à l’université (ou à son domicile) un corpus entier sous forme de fichiers numériques, le travail de l’historien hors de la salle ne se limite plus à l’organisation des informations collectées et à la rédaction mais aussi à la gestion d’archives de « seconde main ». Il devient lui-même en charge d’un fonds documentaire qu’il va trier, organiser, sans doute indexer. Il devra même penser à la mise en place de sauvegardes afin de ne pas perdre cette précieuse collecte. Ceci est d’autant plus nécessaire que ces corpus vont bien souvent par la suite être utilisés pendant plusieurs années par les chercheurs.
¶ 22 Laisser un commentaire sur le paragraphe 22 1 D’une certaine manière, la salle de lecture n’est alors plus territorialisée mais se situe où le document d’archives est, ou tout du moins son double numérique. Ces images vont être analysées non plus dans leur matérialité première, le plus souvent papier, mais sur écran. Ceci entraîne un rapport sans aucun doute bien différent à l’archive d’un point de vue sensoriel. Ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, une fois sorti hors du service d’archives, le chercheur ne manipule plus dans ses mains les documents, il ne peut plus ressentir l’éventuelle fragilité du support par exemple ou bien la transparence du papier, etc. Ensuite l’affichage sur écran fait perdre la notion de dimensions de l’objet d’origine (comment se souvenir si tel document est un feuillet de grand ou petit format ?). Enfin, sauf à y avoir pris grand soin et régler régulièrement son appareil de prise de vue, les couleurs des documents se trouveront sans doute altérées. Si pour l’iconographie cette perte est éminemment importante, il ne faut pas la minimiser pour ce qui est des documents écrits.
¶ 23 Laisser un commentaire sur le paragraphe 23 0 Lors d’une numérisation, si l’aspect documentaire peut être totalement préservé, le rapport à l’objet même qu’est l’archive est perdu.
¶ 24 Laisser un commentaire sur le paragraphe 24 0 Comme c’est souvent le cas, de nouveaux usages et besoins aboutissent à la création d’outils dédiés. En est l’exemple Tropy : ce logiciel est une réalisation du Roy Rosenzweig Center for History and New Media, déjà bien connu des chercheurs pour proposer depuis plusieurs années Zotero et Omeka
¶ 25 Laisser un commentaire sur le paragraphe 25 0 Cet outil a cherché à répondre à la préoccupation de nombreux historiens, c’est-à-dire comment gérer des milliers d’images issues des séances de travail dans les dépôts d’archives ? Ce simple besoin de gestion de fichiers images aurait pu être comblé par un outil de photothèque de type XnView ou Lightroom. Mais se rajoute pour les chercheurs des besoins en termes documentaires.
¶ 26 Laisser un commentaire sur le paragraphe 26 0 Ce logiciel apporte une solution de gestion à l’historien. Les documents peuvent s’organiser en listes et une indexation par mot-clé est possible. Tout un ensemble de métadonnées est aussi disponible, celles-ci permettront de pouvoir retrouver dans le temps long des types de documents ou sources en fonction des informations renseignées. Si cet outil propose d’intéressantes options de gestion, il faudra à l’historien du temps et de la méthode afin d’aboutir à un résultat d’une qualité satisfaisante (choix des métadonnées notamment). Tropy offre aussi la possibilité de transcrire et d’annoter les documents.
¶ 27 Laisser un commentaire sur le paragraphe 27 1 Tropy a fait l’objet d’une présentation sur le site boiteaoutils.info. Il est intéressant de lire les commentaires suscités par cet article. Deux chercheurs expriment leur inquiétude d’éventuelles pertes de données. Cette perte possible n’est pas celle des images d’archives, mais bien du travail d’enrichissement des contenus (métadonnées, tags, annotation) décrit plus haut. L’historien rencontre ici des problématiques de conservation de données numériques comme l’archiviste gérant les archives qu’il collecte au sein de son organisation.
¶ 28 Laisser un commentaire sur le paragraphe 28 0 Tropy étant un outil libre, des fonctionnalités d’export dans des formats ouverts ont été développées au fur et à mesure des nouvelles versions du logiciel. Pour autant, cela ne soustrait pas le chercheur à une véritable stratégie de conservation de son précieux travail et de son matériau de recherche. Il lui faudra sans doute acquérir quelques connaissances afin d’organiser la mise en place de supports de sauvegarde et de copies régulières.
¶ 29 Laisser un commentaire sur le paragraphe 29 0 L’historien devient donc conservateur de son corpus, en charge de son traitement et de sa conservation. Ses disques durs et ses sauvegardes sur des plateformes en cloud devenant sa salle d’archives disponible à tout moment et quel que soit l’endroit où il se trouve.
Un nouveau rôle pour l’archiviste ?
¶ 30 Laisser un commentaire sur le paragraphe 30 0 Les services d’archives pratiquent la numérisation de documents issus de leurs fonds depuis maintenant longtemps : aux microformes ont succédé les prises de vue nativement numériques. Dans un premier temps, le public visé étant principalement les généalogistes, de grandes campagnes de numérisation de fonds sériels intéressant particulièrement leurs recherches ont été menées (fonds de l’état civil, registres matricules, plans et matrices cadastraux).
¶ 31 Laisser un commentaire sur le paragraphe 31 0 De plus en plus le public façonne donc son propre corpus numérique lorsqu’il ne trouve pas ce qui lui est nécessaire dans les 400 millions d’images mises en ligne par les services d’archives en France. Pour cela les usagers mettent en place des dispositifs afin de pouvoir numériser les documents dans de bonnes conditions même sans matériel de professionnel, comme il est possible de le voir sur ces pages dédiées au sujet sur Pinterest.
¶ 32 Laisser un commentaire sur le paragraphe 32 0 Cette tendance récente d’une réappropriation de la création à la manière des artisans ce retrouve sous le vocable anglais du Do It Yourself DIY. Si ces pratiques sont souvent différentes de celles des professionnels de la numérisation et de la conservation des archives, il n’en reste pas moins que ce travail est de plus en plus qualitatif. Il est intéressant de relire plusieurs années après ce billet de conseil sur le sujet :
¶ 33 Laisser un commentaire sur le paragraphe 33 0 « Il sera plus facile d’avoir sous la main des piles de rechange si l’appareil utilise des piles standards et non pas un modèle propriétaire, très cher[1]Heimburger Franziska, « La photographie numérique des sources – conseils, astuces, méthodes », La boîte à outils des historien·ne·s, 31.08.2011, … Continue reading. »
¶ 34 Laisser un commentaire sur le paragraphe 34 0 Par le biais de cet exemple des piles on peut noter en peu d’années les bonds technologiques qui ont été faits concernant la photographie numérique.
¶ 35 Laisser un commentaire sur le paragraphe 35 0 La rapide extension de cette pratique et la qualité de rendu sont notamment dues à l’amélioration des appareils de prise de vue et à la baisse du coût de ce matériel. Comme on peut le voir sur l’illustration ci-dessous un smartphone et un support conçu pour un coût très faible peuvent constituer une installation très satisfaisante pour scanner des documents.
¶ 36 Laisser un commentaire sur le paragraphe 36 0 La communauté des généalogistes est particulièrement férue de numérisation et partage volontiers ses pratiques (citons l’association Geneatech à titre d’exemple). Celle-ci organise de façon régulière des rencontres afin de présenter des outils et des méthodes notamment en lien avec la copie numérique de documents d’archives.
¶ 37 Laisser un commentaire sur le paragraphe 37 0 Pour autant ceci ne concerne qu’une partie du public et la plupart des usagers de nos salles de lecture demande un accompagnement sur ce sujet. Il y a une sorte de déplacement du besoin des lecteurs et les archivistes doivent s’y adapter.
¶ 38 Laisser un commentaire sur le paragraphe 38 0 Selon la taille et les politiques des services, des agents sont déjà formés à la production de copies numériques, au traitement d’images ou à la prise de vue. Cependant, globalement, il est nécessaire d’organiser une montée en compétences sur le numérique (notamment par le biais de la formation continue au cours de la vie professionnelle).
¶ 39 Laisser un commentaire sur le paragraphe 39 0 Ensuite, les services peuvent proposer des ateliers sur la manipulation et sur la prise de vue des documents. De la même façon que les archivistes continuent d’animer des cours de paléographie afin de permettre aux lecteurs d’accéder à une partie des documents, des ateliers autour du numérique ont totalement leur place au sein de nos institutions. Ces moments d’échanges sur les aspects matériels et de gestion des images peuvent être envisagés en collaboration avec des laboratoires de recherche ou des associations de généalogistes.
¶ 40 Laisser un commentaire sur le paragraphe 40 0 Si l’acquisition de compétences est un élément essentiel, il est par ailleurs indispensable de repenser les espaces et le matériel accessible dans nos salles de consultation. Au tournant des années 2000, dans un contexte d’informatisation, les services d’archives ont mis à disposition de leurs usagers des ordinateurs pour améliorer la recherche et la commande des documents. Des postes informatiques ont même été déployés à destination des lecteurs pour leur donner accès à des outils bureautiques à une époque où les ordinateurs portables n’étaient pas si répandus.
¶ 41 Laisser un commentaire sur le paragraphe 41 0 Aujourd’hui, il faut adapter notre offre. De très nombreux lecteurs prennent des photos des documents, que cela soit quelques pièces ou des corpus plus importants.
¶ 42 Laisser un commentaire sur le paragraphe 42 0 Du matériel aidant à la prise de vue pourrait être plus communément mis à disposition : lampes froides, pied fixes, etc. Certains services mettent même en accès en salle des appareils de numérisation professionnels. Ceci nécessite bien évidemment des investissements et un accompagnement à l’utilisation, mais la qualité de service et son adéquation avec les besoins des lecteurs s’en trouveront grandement augmentées.
¶ 43 Laisser un commentaire sur le paragraphe 43 1 La production numérique ainsi réalisée bénéficie aux services qui font le choix de conserver une copie des fichiers et ainsi enrichir la collection d’archives numérisées. Peut se poser alors une problématique autour de la propriété de ce travail. En effet, les vues ainsi numérisées le sont à partir d’un appareil d’un service public mais effectuées par un lecteur. Ceci pourrait pousser à une logique d’ubérisation de notre public, comme cela peut d’ailleurs l’être pour les opérations d’indexation ou transcription collaborative. La limite peut être mince entre profiter d’un travail supplémentaire pour offrir plus au public et substituer des politiques publiques par une utilisation du travail et de l’investissement des usagers.
¶ 44 Laisser un commentaire sur le paragraphe 44 0 Ces problématiques ne sont pas nouvelles notamment dans les relations avec les associations de généalogistes. Pour autant, il est important de prendre en compte cette dimension éthique et de logique de service public, et ce d’autant plus dans un contexte de réduction des moyens affectés aux services patrimoniaux.
Conclusion
¶ 45 Laisser un commentaire sur le paragraphe 45 1 J’ai cherché à analyser dans mon article un des changements vécus par les usagers des salles de lecture avec l’avènement du numérique. Le rapport au temps et à l’espace n’est plus le même pour les chercheurs. Une perte du rapport à la lenteur du dépouillement et de la prise de notes s’est faite au bénéfice d’une production « miroir » du corpus d’archives.
¶ 46 Laisser un commentaire sur le paragraphe 46 0 L’espace s’est quant à lui étendu puisque les archives sortent de la salle de consultation, en tout cas des artefacts numériques qui les représentent. La salle de lecture n’étant plus celle des institutions qui conservent les documents mais l’espace numérique créé par le chercheur.
¶ 47 Laisser un commentaire sur le paragraphe 47 0 Ceci le rendant par ailleurs maître de son temps pour l’accès aux documents là où il était contraint auparavant par les horaires d’ouverture des services d’archives.
¶ 48 Laisser un commentaire sur le paragraphe 48 0 À nouveaux usages, nouveaux outils, mais aussi nouvelles missions pour les archivistes. Il faut numériser la salle de lecture, accepter de sortir du cadre formel dans lequel elle était pour offrir de nouveaux services à nos lecteurs. Cela peut passer par du transfert de technologie comme par de la mise à disposition de matériel et de conseils.
¶ 49 Laisser un commentaire sur le paragraphe 49 1 Le lecteur a créé un nouveau lien que cela soit avec les documents et la salle de lecture mais aussi avec le personnel en charge de la conservation et la mise à disposition des archives. Aux archivistes de se saisir pleinement de ce nouveau rôle possible.
Références
↑1 | Heimburger Franziska, « La photographie numérique des sources – conseils, astuces, méthodes », La boîte à outils des historien·ne·s, 31.08.2011, https://www.boiteaoutils.info/2011/08/la-photographie-numerique-des-sources/. |
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[quand on les laisse faire, montent sur leur chaise afin de capturer de grands formats. ]
ah ah je n’avais pas pensé à cela !! cela doit donner des scènes assez amusantes…
c’est une vraie grande question dont les réponses varient sans doute selon les générations et le niveau de fétichisme documentaire… peut être mettre un lien vers le texte de Sébastien Poublanc ?