Du parchemin à l’octet : quelles pratiques de l’archive médiévale à l’ère des humanités numériques ?
¶ 1 Laisser un commentaire sur le paragraphe 1 1 J’appartiens à cette génération qui a vécu l’arrivée des ordinateurs dans les foyers, alors adolescente, et qui depuis n’a plus lâché une souris. Aussi, c’est presque de façon évidente que j’utilise le numérique dans le cadre de mes recherches, aussi fréquemment qu’un stylo et un calepin pour noter rapidement une idée, une référence,une cote. Dans cet article, je souhaite interroger la place occupée par le numérique dans mes pratiques de chercheuse médiéviste,désormais 2.0 et de ma relation à l’archive, à la lumière du texte d’Arlette Farge.
¶ 2 Laisser un commentaire sur le paragraphe 2 0 Je fréquente essentiellement les Archives Municipales de Valenciennes et les Archives Départementales du Nord, depuis 2007,date de mon entrée en master. Ce sont donc de ces deux lieux principaux dont je parlerai ici, et ces quelques lignes ne se veulent aucunement représentatives des expériences d’autres membres de la communauté historienne médiéviste, qui ont sans doute une perspective différente à présenter, en particulier lorsque les archives ne sont pas situées en France.
¶ 3 Laisser un commentaire sur le paragraphe 3 0 Après un rapide rappel historique des publications se rapportant aux liens entre le numérique et l’histoire médiévale, j’aborderai d’abord la question de l’accès à l’archive, puis le rôle joué par la numérisation des sources archivistiques avant d’interroger le devenir de ces archives numérisées.
1. Les historiens médiévistes et le numérique, jalons de pratiques en construction
¶ 4 Laisser un commentaire sur le paragraphe 4 0 Dès la fin des années 1970, les médiévistes français disposent d’une revue dédiée à la question de l’informatique dans leurs pratiques de recherches, Le médiéviste et l’ordinateur [1]https://www.menestrel.fr/?-Le-medieviste-et-l-ordinateur- (consulté le 18 septembre 2018).. Durant plus de vingt ans,les médiévistes s’interrogent régulièrement sur les différents moyens d’utiliser l’outil informatique dans le cadre de leurs recherches, abordant tour à tour des sujets aussi variés que les SIG, l’édition électronique ou encore l’analyse de réseaux.Cette initiative fait suite à un colloque qui se tient quelques années plus tôt à Rome et qui vise à explorer les possibilités offertes par l’informatique de l’époque [2]Informatique et histoire médiévale. Actes du colloque de Rome (20-22 mai 1975),Rome, Ecole Française de Rome, 1977. https://www.persee.fr/issue/efr_0000-0000_1977_act_31_1. La première conclusion de Léopold Génicot met en exergue la facilité que doit apporter l’informatique à l’historien dans son travail de recherche et son traitement de l’archive.
¶ 5 Laisser un commentaire sur le paragraphe 5 0 Vingt ans plus tard, la Société des Historiens Médiévistes dresse un bilan positif des usages de l’informatique par les médiévistes,mettant en avant les progrès et l’insertion de l’informatique dans le quotidien des chercheurs [3]Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel,« Vingt ans d’informatique en histoire médiévale »,L’histoire médiévale en … Continue reading. Pour autant, la réflexion sur la place occupée parles outils numériques dans le travail du médiéviste est loin d’être close et au tournant des années 2010, un nouveau point historiographique est effectué, soulignant les enjeux et difficultés de la mise en ligne des textes médiévaux [4]Bertrand Paul, Mairey Aude, Guyotjeannin Olivier, Guerreau-Jalabert Anita, Eddé Anne-Marie, Burghart Marjorie, « L’historien médiéviste et la pratique des textes : les enjeux du … Continue reading.
¶ 6 Laisser un commentaire sur le paragraphe 6 0 Le recours à l’informatique est, encore davantage qu’au cours des décennies précédentes, un moyen privilégié de dialogue entre plusieurs disciplines, en particulier la géographie [5]Citons par exemple le projet ALPAGE et le projet ForestHIST, qui visent tous deux à analyser les dynamiques spatiales à travers le temps, en territoire urbain pour le premier, rural pour le second. … Continue reading. Pour autant, en dépit de son utilisation généralisée, les publications abordant la place de l’informatique dans les recherches historiques médiévales mettent toujours l’accent sur la méthodologie utilisée, mais jamais sur la manière dont l’informatique façonne – ou pas – notre rapport à l’archive.
2. Quelle place pour le numérique dans l’accès à l’archive ?
¶ 7 Laisser un commentaire sur le paragraphe 7 0 Quand on pénètre dans la salle Patrimoine de la Bibliothèque Municipale de Valenciennes, on est comme happé hors du temps. Les poutres anciennes au plafond et le sol aux pavés irréguliers rappellent aux visiteurs qu’ils pénètrent dans un lieu chargé d’histoire(s). Car ce bâtiment est l’ancien collège des Jésuites, bâti au XVIIIe siècle et aujourd’hui dédié à la culture.
¶ 8 Laisser un commentaire sur le paragraphe 8 0 Sur les étagères, les inventaires sont minutieusement alignés. Ces gros classeurs sont la porte d’entrée principale vers les archives anciennes, et le cadre de classement de la plupart des séries n’a pas bougé depuis la rédaction manuscrite de l’inventaire général au XIXe siècle par Henri Caffiaux, archiviste municipal [6]Anonyme, « Henri Caffiaux (1818-1897). Éléments biographiques et bibliographiques », Valentiana, 1998, n° 21, p. 2-7..
¶ 9 Laisser un commentaire sur le paragraphe 9 0 Au fond de la salle, les lecteurs de microfilms ont disparu pour laisser la place à des ordinateurs. Ce vent de modernité est toutefois vite rattrapé par la réalité : si depuis quelques années on peut commander certains documents via l’application, tous les fonds ne sont pas entrés dans la machine et il faut souvent encore re-courir aux fiches papier disposées sur le coin du bureau du président de salle. Ce sont ces mêmes petits papiers que l’on doit renseigner pour se faire remettre les manuscrits de la bibliothèque patrimoniale, la consultation se faisant dans la même salle, mais pour lesquels il faut toutefois solliciter une autorisation de consultation au préalable, désormais possible par mail auprès de la Conservatrice. Les horaires de levée ont été retirés, car la baisse de la fréquentation aidant, il y a moins de documents à descendre des magasins et on peut les demander à tout moment de la séance. Le chercheur est certes plus isolé puisque moins entouré, mais paradoxalement il dispose ainsi de facilités de consultation et d’organisation de sa séance de travail.
¶ 10 Laisser un commentaire sur le paragraphe 10 0 Aux Archives Départementales, l’ambiance est radicalement différente. Ce centre d’archives majeur pour la période médiévale(on y trouve les très riches archives de la Chambre des Comptes des Etats bourguignons) accueille le visiteur dans un cadre résolument moderne (ouverture en 2013), même si les représentations murales rappellent le poids de l’histoire conservé entre ses murs.
¶ 11 Laisser un commentaire sur le paragraphe 11 0 Depuis plusieurs années, le site des AD du Nord permet d’accéder aux inventaires numérisés[7]https://archivesdepartementales.lenord.fr/?id=41(consulté le 18 septembre 2018).. Les PDF fournissent à l’historien un commode accès au document et un gain de temps bienvenu à l’heure de la course aux publications. Il s’agit d’une numérisation en l’état des gros registres toujours consultables en salle des inventaires. Parce que non retravaillés, ils présentent quelques scories invitant le chercheur à vérifier parfois une cote dans le registre papier avant de demander la boîte correspondante.Mais ils présentent l’avantage d’être indexés, offrant au chercheur la possibilité d’une recherche en plein texte par mot-clé, qui facilite le tri dans les milliers de cotes ainsi rendues accessibles au plus grand nombre.
¶ 12 Laisser un commentaire sur le paragraphe 12 0 Les demandes de documents ont suivi le chemin de la modernité, et on peut commander cartons et liasses par mail la veille ou directement depuis l’écran en salle de lecture. Les bordereaux de consultation sont toujours imprimés et scannés au moment de la communication, créant ainsi une rencontre entre la modernité et les anciennes méthodes de remise de documents par le biais du papier.
¶ 13 Laisser un commentaire sur le paragraphe 13 0 Le choix de la place de consultation n’a que peu changé depuis le récit d’Arlette Farge. On a ses habitudes, toujours contrariées si un autre occupant s’est accaparé notre siège favori. Outre le voisinage, toujours le même, travaillant dans un silence de cathédrale, on recherche avec intérêt la place où la lampe fonctionne, gage de meilleure qualité des photos prises de l’archive. Car aujourd’hui l’historien se rend aux archives avec son équipement : ordinateur, disque dur externe, appareil photo, scanner à main, et parfois aussi MP3 pour s’isoler complètement des quelques bavards qui troublent la quiétude des lieux. Rares sont ceux qui travaillent encore avec de simples crayons à papier et des feuilles blanches. Désormais, le dossier« Sources » a pris place aux côtés des dossiers« Bibliographie », « Communications et Articles »et « Chapitres de la thèse », constituant ainsi une« mémoire de documentation » [8]Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel,« Vingt ans d’informatique en histoire médiévale », L’histoire médiévale en … Continue reading. Espace de stockage gourmand en place, cumulant des gigaoctets de données, il offre la possibilité confortable de pouvoir consulter et travailler depuis chez soi, indépendamment de l’ouverture du centre d’archives.
¶ 14 Laisser un commentaire sur le paragraphe 14 0 Conscientes de l’importance de l’accès à Internet, les AD du Nord ont dédié une partie de l’étage réservé au public au numérique. Cet espace accueille des tables et des ordinateurs accessibles librement. Cette zone est d’ailleurs distante de la salle des inventaires, puisqu’il faut traverser la zone d’accueil et de remise des documents et la salle de lecture avant d’y parvenir, comme s’il fallait préserver l’une de l’autre. Cette salle des inventaires est d’ailleurs un espace clos, sans fenêtre,et dont la surface restreinte suggère le secret des informations contenues dans les archives qui dorment tranquillement derrière lemur. Le silence qui y règne tranche de ce fait avec la vie qui règne dans la salle de lecture, car si le public y travaille dans le calme,la grande baie vitrée laisse entrer la lumière et impulse une dynamique à l’activité qui s’y déroule.
3. Omniprésence du numérique dans la consultation ?
¶ 15 Laisser un commentaire sur le paragraphe 15 0 L’ordinateur est devenu un outil incontournable : désormais les documents sont directement saisis dans les bases de données créées pour chaque projet, permettant au chercheur d’éviter de fastidieuses heures de traitement informatique. Le rituel est toujours le même : compléter son journal de bord personnel avec les cotes des documents du jour, puis lancer les fichiers dont on aura besoin, les compléter, photographier les sources puis ranger les clichés dans les dossiers ad hoc.
¶ 16 Laisser un commentaire sur le paragraphe 16 0 La prise de photos systématique divise encore les chercheurs. Elle offre des avantages incontestables : l’archive est ainsi disponible au chercheur à toute heure du jour et de la nuit, et se moque des jours fériés ou des jours de fermeture toujours plus fréquents qui interrompent les rencontres avec le document. On peut donc poursuivre son travail en tout lieu, indépendamment du temps qui s’écoule. La photo est aussi un filet de sécurité pour les plus anxieux qui ont besoin de revenir à la source au moment d’utiliser une citation ou d’aller vérifier un élément qu’on n’est pas certain d’avoir relevé.Elle présente aussi ses inconvénients : elle demande un temps non négligeable et chacun peste régulièrement contre les prises de vue floues, qui vont contraindre à finalement recommander le document lors de la séance suivante. C’est aussi une ouverture à l’accumulation de documents que l’on va stocker pour « plus tard » et finalement oublier, sans les traiter, jusqu’au jour où, horresco referens, on réalise son erreur, et où il faut l’analyser en catastrophe car le moment de la rédaction est venu où on en a cruellement besoin.
¶ 17 Laisser un commentaire sur le paragraphe 17 0 Cette photo marque aussi une coupure avec le matériau : désormais ce qui compte c’est le contenu et non plus le support. On perd cette relation physique à l’ancien,ce toucher si caractéristique du parchemin qui a séché, de l’odeur de l’encre qui s’échappe parfois en volutes des manuscrits restés trop longtemps endormis. Exit également la pensée émue pour les historiens parfois très renommés et archivistes qui nous ont précédé, ont ouvert ces boîtes et défait les cordelettes des liasses avant nous. La distance avec le parchemin se double alors de la distance avec ceux qui emplissent nos bibliographies de recherche. On se détache aussi des désagréments de la fréquentation de ces morceaux de passé : terminé les boutons et démangeaisons liés aux divers champignons qui colorent le papier jauni, terminé les rhinites et gorges qui grattent après de longues heures passées à respirer la poussière des documents en lambeaux. On met à distance ce passé qu’on éprouvait jusque-là physiquement.
¶ 18 Laisser un commentaire sur le paragraphe 18 0 Est-on gagnant en termes de temps de traitement ? Rien n’est moins sûr, car si on peut dorénavant travailler depuis chez soi, on abat souvent le travail plus lentement : il faut partager son écran entre la photo et le fichier de travail, zoomer, et renoncer à saisir le document dans son ensemble, le travailler morceau par morceau. Et parfois, l’envie de toucher du manuscrit revient et on se rend à nouveau aux archives pour une séance de travail en face-à-face avec l’archive, sans filtre.
¶ 19 Laisser un commentaire sur le paragraphe 19 0 La manipulation des archives médiévales reste indispensable sur uncertain nombre de points : pour mieux se rendre compte de la taille d’un manuscrit et du travail que sa copie a demandé à son auteur, pour mieux visualiser un motif en filigrane, pour vérifier une couture dans la reliure.
¶ 20 Laisser un commentaire sur le paragraphe 20 0 En parallèle de ce travail individuel de collecte, le médiéviste a aujourd’hui la possibilité de travailler sur des archives déjà numérisées par les institutions, au premier rang desquelles les manuscrits des bibliothèques patrimoniales. L’entreprise est loin d’être terminée, tant la masse conservée est importante. Mais on gagne ainsi un temps précieux, et on accède maintenant à des archives auxquelles il aurait parfois été difficile d’accéder,en raison de la distance, mais aussi en raison de l’état de conservation qui rend la communication au lecteur délicate. Bien souvent, la priorité est donnée aux manuscrits enluminés, qui attireront plus facilement le grand public et généreront davantage de clics, nouvel outil statistique des consultations.
¶ 21 Laisser un commentaire sur le paragraphe 21 0 Pour autant, la consultation du numérique ne se substitue pas à la consultation papier : pour certains documents travaillés, on ressent parfois le besoin de disposer d’une version papier, plus facilement manipulables quand il faut trier plusieurs dizaines de fichiers, conduisant à un étalement salutaire dans l’avancée du projet de recherches, comme on peut le voir régulièrement dans les photos partagées par les doctorants au moment d’écrire leur plan de thèse.
4. Et après la consultation ?
¶ 22 Laisser un commentaire sur le paragraphe 22 1 Ce travail à distance du centre d’archive permis par le numérique isole le chercheur. Du document originel, mais aussi des autres chercheurs qui travaillent aussi moins souvent sur place. Vraiment ?Pas si sûr. Car les outils numériques utilisés par les médiévistes ne se cantonnent pas au traitement de l’archive. Désormais l’historien du Moyen Age est connecté. Il dispose d’une boîte mail, voire plusieurs, outil de communication devenu indispensable et instrument basique de la panoplie du chercheur 2.0. De plus en plus,il est présent sur les réseaux sociaux : Facebook depuis longtemps pour un usage à la base personnel, Twitter plus récemment pour un usage peut-être plus professionnel. Dès lors, l’étudiant de master peut interagir avec le doctorant, le post-doc, le maître de conférences voire le professeur des universités. De nombreuses institutions s’y trouvent également : laboratoires,universités, bibliothèques, musées… diffusant ainsi l’actualité de la recherche et de la science, favorisant le travail de veille scientifique. C’est aussi une belle ouverture sur l’étranger, et on croise bien vite des chercheurs d’Outre-Manche et d’Outre-Atlantique, ainsi que des frontaliers allemands et italiens. L’anglais devient incontournable pour se tenir informé de ce qui se passe au-delà de nos frontières.
¶ 23 Laisser un commentaire sur le paragraphe 23 1 Ces outils, le chercheur les consulte chez lui, mais aussi souvent directement depuis les centres d’archives avec plus ou moins de facilité. Car si la ville de Valenciennes met gratuitement à disposition un accès Internet gratuit au wifi de la ville permettant de se connecter depuis son propre ordinateur, aux Archives Départementales il faut aller sur les postes dédiés ou alors compter sur la connexion partagée de son smartphone. Ces lieux de sociabilité nouvelle font l’objet de plusieurs usages : on y partage ses découvertes, on demande de l’aide pour des passages particulièrement peu lisibles, on relaye les annonces de sorties d’ouvrages ou appels à communication. L’archive photographiée se retrouve bien vite sur le net. On la partage pour dire sa joie d’avoir trouvé un document important pour son objet d’étude, ou parce que le scribe s’est appliqué dans sa graphie, ou au contraire justement parce qu’on butte sur un mot gribouillé ou dont le sens nous échappe. La magie d’internet opère alors et bien souvent une solution est apportée par la communauté. Des équipes informelles se créent, et on se trouve très facilement au contact d’autres périodes historiques et d’autres disciplines.Bref le chercheur 2.0 est ouvert à des champs différents de son cocon habituel et intègre des perspectives nouvelles.
¶ 24 Laisser un commentaire sur le paragraphe 24 1 Le passage au numérique se poursuit bien après la collecte : le traitement des données ne se fait plus sans feuilles de calcul,outils d’analyse de réseaux, bases de données et productions cartographiques. L’historien n’est plus seulement lecteur et écrivain critique, il apprivoise aussi l’informatique.
¶ 25 Laisser un commentaire sur le paragraphe 25 0 Et bien davantage qu’auparavant, il partage ses recherches et ses trouvailles. Les réseaux sociaux, comme on l’a dit, mais pas seulement. De plus en plus, il possède un carnet de recherches sur Hypothèses, dépose ses travaux sur Hal, participe à des projets collaboratifs en ligne et voit ses conférences filmées et diffusées. Par ces biais, il a aussi accès aux travaux de collègues qui sont parfois inaccessibles en raison d’emplois du temps trop chargés ou de distances trop longues à parcourir. C’est ainsi qu’on peut suivre un colloque ou une soutenance de thèse via les hashtags dédiés sur Twitter, dont la publicité aura été faite quelques jours avant.
¶ 26 Laisser un commentaire sur le paragraphe 26 0 Le numérique favorise aussi les entreprises de vulgarisation. Compte twitter ou page Facebook mettant en scène des personnages historiques, participation à des forums grand public, chaînes vidéos Youtube, les outils de diffusion de la recherche se multiplient.
5. Le numérique, la solution à tout ?
¶ 27 Laisser un commentaire sur le paragraphe 27 0 Le développement des archives numériques et leurs apports ne sont plus à démontrer. Aide, gain de temps, accessibilité, visibilité sont autant d’atouts permis par les nouvelles technologies. « L’informatique est entrée dans la vie quotidienne du médiéviste, à tel point que l’on néglige à présent de dire quel’on s’en sert et comment l’on s’en sert », concluent les médiévistes français lors de leur congrès annuel en 1991[9]Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel, « Vingt ans d’informatique en histoire médiévale », L’histoire médiévale en … Continue reading. Pour autant, chaque chercheur rencontré, qu’il soit débutant ou plus confirmé, insiste sur le besoin régulier de retour au document. Car l’écran ralentit l’appropriation des informations et le contact avec l’archive est un pan indispensable du métier du chercheur, et c’est bien cette archive qui reste la base de son travail.
¶ 28 Laisser un commentaire sur le paragraphe 28 0 Paradoxalement, l’archive numérique isole le chercheur médiéviste et ouvre une nouvelle porte de socialisation avec ses pairs à la fois, faisant de lui le porteur d’une double casquette, conjuguant le savoir-faire des textes anciens avec les techniques connectées.
Références
↑1 | https://www.menestrel.fr/?-Le-medieviste-et-l-ordinateur- (consulté le 18 septembre 2018). |
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↑2 | Informatique et histoire médiévale. Actes du colloque de Rome (20-22 mai 1975),Rome, Ecole Française de Rome, 1977. https://www.persee.fr/issue/efr_0000-0000_1977_act_31_1 |
↑3 | Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel,« Vingt ans d’informatique en histoire médiévale »,L’histoire médiévale en France. Bilan et perspectives. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 20ᵉ congrès, Paris, Seuil,1991, p. 501-52.https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1991_act_20_1_1523 |
↑4 | Bertrand Paul, Mairey Aude, Guyotjeannin Olivier, Guerreau-Jalabert Anita, Eddé Anne-Marie, Burghart Marjorie, « L’historien médiéviste et la pratique des textes : les enjeux du tournant numérique », Etre historien du Moyen Age au XXIe siècle. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 38ᵉ congrès, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008,p. 273-301. https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_2008_act_38_1_1958 |
↑5 | Citons par exemple le projet ALPAGE et le projet ForestHIST, qui visent tous deux à analyser les dynamiques spatiales à travers le temps, en territoire urbain pour le premier, rural pour le second. https://alpage.huma-num.fr/fr/https://www.meshs.fr/page/foresthist |
↑6 | Anonyme, « Henri Caffiaux (1818-1897). Éléments biographiques et bibliographiques », Valentiana, 1998, n° 21, p. 2-7. |
↑7 | https://archivesdepartementales.lenord.fr/?id=41(consulté le 18 septembre 2018). |
↑8 | Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel,« Vingt ans d’informatique en histoire médiévale », L’histoire médiévale en France. Bilan et perspectives. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 20ᵉ congrès, Paris, Seuil,1991, p. 501-52.https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1991_act_20_1_1523 |
↑9 | Fossier Lucie, Carpentier Elisabeth, Genet Jean-Philippe, Millet Hélène, Parisse Michel, « Vingt ans d’informatique en histoire médiévale », L’histoire médiévale en France. Bilan et perspectives. Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public, 20ᵉ congrès, Paris, Seuil, 1991, p. 501-52. https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1991_act_20_1_1523 |
Je préférerais parler d’«ère numérique» plutôt que d’«ère des humanités numériques», pour plusieurs raisons mais surtout la suivante: si effectivement certains auteurs cités peuvent être reliés aux Humanités numériques, notre approche est bien celle d’historien.ne.s dans leur société, finalement, qui est de plus en plus numérique, et non celle d’historien.ne.s voulant s’insérer dans une transdiscipline type humanités numériques ou histoire numérique.
Sur les jours de fermeture plus fréquents, est-ce un ressenti personnel ou existe-t-il des articles sur le sujet ou les traces d’un débat quelque part? Car dans les bibliothèques par exemple, la tendance est plutôt à l’élargissement des horaires d’ouverture.