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Le projet et ses origines

1 Laisser un commentaire sur le paragraphe 1 0 En 1989, Arlette Farge publie Le goût de l’archive. Elle décrit ce qu’historiens et historiennes vivent en centre d’archives : une relation très intime à nos sources primaires – relation indirecte aux personnages du passé, des élites ou du peuple, que l’on s’approprie physiquement – à la fois par la commande et le dépouillement des « boîtes » d’archives – et intellectuellement – par la prise de note. Cette relation intime s’inscrit dans un espace particulier, le centre d’archives. Malgré toutes les différences d’un centre à l’autre, nous y fixons des rites (notre place préférée, notre rythme préféré, etc). Cette relation intime, ces rites, sont des éléments déterminants de notre travail et conditionnent pour partie l’interprétation de nos sources et, ainsi, le récit du passé que nous en tirons. Traduit en plusieurs langues, ce livre a eu un succès international rare.

2 Laisser un commentaire sur le paragraphe 2 0 Près de trente ans après la publication du Goût de l’archive, si la numérisation massive des données est, aujourd’hui, très loin de concerner toutes nos sources, si les administrations, entreprises, associations ou particuliers sont encore loin d’une production exclusivement numériques de leurs documents – nos sources futures –, la mise en données des archives présentes et futures avance à très grand pas et bouleverse notre relation à nos sources. De plus en plus, nous consultons non des boîtes de papier commandées dans un centre d’archives, mais des PDFs en ligne, des bases de données constituées par nous, pour nous ou que nous détournons parfois de leur usage d’origine. Nombreux sont les corpus désormais constitués, exclusivement ou non, directement à partir de nos ordinateurs personnels, et, dans certains cas, à partir de serveurs bien plus puissants à même de gérer des quantités inédites de sources. Les séjours en centres d’archives se sont transformés, par l’introduction de nouvelles médiations entre nous et nos sources : celle de l’appareil photo, celle de l’ordinateur et de ses logiciels, très variés, que nous utilisons.

3 Laisser un commentaire sur le paragraphe 3 0 Notre relation aux sources s’en voit nécessairement changée. Si d’autres ouvrages ont déjà abordé cette question, peu l’envisagent sous l’angle qu’Arlette Farge avait donné au goût de l’archive : celui de l’intimité avec les sources, celui du rapport physique et intime aux sources primaires, celui des rites que nous instaurons quand nous visitons un centre d’archives. L’ouvrage que nous proposons a pour but de se poser la question de l’appropriation par les historiens et historiennes des sources à l’ère numérique. Ont-elles toujours le même goût ? Quels sont nos nouveaux rites ? Nous souhaitons mener une réflexion sur les évolutions de la culture sensible et matérielle de la discipline historique, en donnant la parole à des historiens et des historiennes mais aussi à tous les métiers directement touchés par cette transformation du métier : les archivistes, ceux et celles qui numérisent les documents, ceux et celles dont le travail est de les valoriser et faire connaître.

Modalités pratiques : une écriture connectée pour un livre numérique

4 Laisser un commentaire sur le paragraphe 4 0 Né d’un tweet suivi d’une discussion sur Twitter, le projet a aussi pour ambition d’investiguer un mode d’écriture différent, collaboratif, en ligne, connecté, car le livre physique – écrit par Arlette Farge – est lui aussi en pleine mutation. Nous avons souhaité proposer aux participants et participantes une expérience d’écriture différente de la rédaction d’articles classique.

5 Laisser un commentaire sur le paragraphe 5 0 Le site web sur lequel vous vous trouvez en ce moment permet une écriture collective, en ligne. Chaque chapitre peut être modifié au fur et à mesure des commentaires déposés, soit sur l’ensemble du chapitre, soit pour chaque paragraphe. Contributeurs et contributrices sont invités à discuter les articles des autres.

6 Laisser un commentaire sur le paragraphe 6 0 L’ouvrage est appelé à s’enrichir : nous voulons exploiter au maximum les possibilités offertes par le numérique. Nous encourageons également fortement les rédacteurs et rédactrices à jouer de ces possibilités en insérant des liens hypertexte et des images dans leurs textes. La forme et le nombre de signes sont libres, sous réserve de coupes quand nous transposerons l’ouvrage au format papier.

7 Laisser un commentaire sur le paragraphe 7 0 Une « photographie » format papier du livre numérique paraîtra en 2019 pour fixer un premier état du projet. Nous espérons qu’il y en aura d’autres.

Coordination et rédaction

Frédéric Clavert

8 Laisser un commentaire sur le paragraphe 8 0 Docteur en histoire contemporaine de l’Université de Strasbourg, Frédéric est chercheur senior au Luxembourg Center for Contemporary and Digital History. Ses recherches touchent à trois domaines: l’histoire de l’organisation économique et monétaire du continent européen, la mémoire collective du passé à l’ère des données massives et la relation des historien.ne.s aux sources primaires nées numériques.

9 Laisser un commentaire sur le paragraphe 9 0 Son carnet de recherche: L’histoire contemporaine à l’ère numérique.

Caroline Muller

10 Laisser un commentaire sur le paragraphe 10 0 Docteure en histoire contemporaine et agrégée d’histoire, Caroline Muller est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Rennes 2. Son travail s’inscrit dans l’histoire du genre et l’histoire du catholicisme au XIXe siècle en France. Elle a développé un cours de cultures numériques pour historien.ne.s dont un aperçu est disponible ici.

11 Laisser un commentaire sur le paragraphe 11 0 Son carnet de recherche: Acquis de conscience.

Autrices et auteurs

  • 12 Laisser un commentaire sur le paragraphe 12 0
  • Louis Baldasseroni, enseignant, chercheur en Histoire et aménagement urbain
  • Julien Benedetti, archiviste, Association des archivistes français, Conseil général des Bouches-du-Rhône
  • Véronique Beaulande, MCF HDR (Université de Reims)
  • Maxime Boidy, docteur en sociologie, MCF (UPEM)
  • Claire-Lise Gaillard, doctorante en histoire contemporaine (Panthéon Sorbonne), ATER (Université Paris-Diderot)
  • Sandrine Gill, Cheffe de projet archivage audiovisuel (Archives nationale)
  • Julie Giovacchini, ingénieure de recherche (CNRS)
  • Céline Guyon, archiviste, Association des archivistes français, Maître de conférences associé (enssib)
  • Myriam Lavoie-Moore, Membre du CRICIS (UQAM), adjointe de recherche au GRISQ (Groupe de recherche sur l’information et la surveillance au quotidien)
  • Céline Loriou, doctorante en histoire contemporaine, Panthéon-Sorbonne
  • Agnès Magnien, directrice déléguée aux collections, INA
  • Dominique Naud, archiviste, Association des archivistes français
  • Katharina Niemeyer, professeure (École des médias, Faculté de communication, UQAM), directrice du CELAT-UQAM (Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés)
  • Charles Parisot-Sillon, Maître de conférences en histoire ancienne (UMR 5060 CNRS / Univ. Orléans)
  • Damien Petermann, ATER, doctorant en géographie (Lyon III)
  • Stéphanie Pirez-Huart, doctorante, Université Polytechnique Hauts-de-France
  • Sébastien Poublanc, docteur en histoire moderne, Université Toulouse Jean Jaurès
  • Valérie Schafer, professeur, Université du Luxembourg
  • Fannie Valois-Nadeau, chercheure postdoctorale au Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés (CELAT-UQAM)
  • Romain Vanel, secrétaire de rédaction (CNRS, Institut Fourier)

Nous contacter

13 Laisser un commentaire sur le paragraphe 13 0 Pour plus de renseignements sur le projet, pour savoir comment commenter les chapitres, pour soumettre un chapitre, n’hésitez pas à envoyer un courrier électronique à gout.numerique@uni.lu.

Le projet est soutenu par:

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Source :https://gout-numerique.net/table-of-contents/le-gout-de-larchive-a-lere-numerique-a-propos